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La Famille spirituelle "L'Oeuvre"

Le don de la Bénédiction

première partie

La Bénédiction fait partie des trésors caractéristiques de l’Eglise catholique. C’est un don merveilleux, accordé par Dieu à l’humanité. Toujours à nouveau nous pouvons expérimenter la consolation et la force que nous donne la bénédiction. La bénédiction fait partie des signes les plus simples par lesquels l’Eglise exprime sa sollicitude pour les hommes. C’est en bénissant que l’Eglise, notre Mère nous accompagne, du berceau à la tombe. La célébration de la Liturgie et des Sacrements est liée au signe de la Croix. Dans la vie de la famille chrétienne, la bénédiction tient sa place spécifique. Dans toutes les situations de la vie, dans la joie comme dans la peine, pour les jeunes comme pour les moins jeunes, la bénédiction divine est une source d’espérance et de confiance. Le mot latin benedicere, signifie dire du bien. Dans la prière de la bénédiction, nous demandons à Dieu de dire, de souhaiter du bien aux hommes, et de leur offrir ce qui leur est salutaire au corps et à l’âme. Puisse le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous aider à pénétrer davantage le mystère merveilleux de la Bénédiction divine, afin de la recevoir ou de l’accorder plus dignement.
1. La Bénédiction du Père dans les Cieux
 
La bénédiction a un rapport très étroit avec la vie. Toute la vie, celle de la nature comme celle de la grâce, vient de Dieu. La bénédiction est cette puissance divine qui suscite la vie et qui porte la vie en elle. Le Catéchisme nous dit : “Bénir est une action divine qui donne la vie et dont le Père est la source” (CEC 1078). L’apôtre Paul exprime cela de façon merveilleuse lorsqu’il écrit aux Ephésiens : “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. C’est ainsi qu’Il nous a élus en Lui, dès avant la création du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour…” (Ep 1,3-4).
Depuis ses premières pages jusqu’à ses dernières, la Sainte Ecriture nous parle du mystère de la bénédiction divine : “Du commencement jusqu’à la consommation des temps, toute l’œuvre de Dieu est bénédiction. Du poème liturgique de la première création aux cantiques de la Jérusalem céleste, les auteurs inspirés annoncent le dessein du salut comme une immense bénédiction divine” (CEC 1079).
 
Toute l’Histoire du Salut est un signe de cette bénédiction merveilleuse avec laquelle Dieu nous a déjà béni avant la création du monde. “Dès le commencement, Dieu bénit les êtres vivants, spécialement l’homme et la femme. L’alliance avec Noé et avec tous les êtres animés renouvelle cette bénédiction de fécondité, malgré le péché de l’homme par lequel le sol est ‘maudit’. Mais c’est à partir d’Abraham que la bénédiction divine pénètre l’histoire des hommes, qui allait vers la mort, pour la faire remonter à la vie, à sa source : par la foi du ‘père des croyants’ qui accueille la bénédiction est inaugurée l’histoire du salut” (CEC 1080).
 
L’action de la bénédiction de Dieu est donc double. Elle chasse les puissances de la mort et des ténèbres que le péché a fait entrer dans le monde, et elle rend à l’être humain la vie qui, depuis les origines de toute vie, l’unit au Dieu Trinitaire.
 
Ayant reçu la bénédiction de Dieu dans la foi, Abraham devint lui-même une bénédiction : “Je magnifierai ton nom, qui servira de bénédiction… Par toi se béniront toutes les nations de la terre” (Gn 12,2-3). En tant que croyants, nous sommes appelés à suivre l’exemple d’Abraham, car “tout baptisé est appelé à être une ‘bénédiction’ et à bénir” (CEC 1669). Mère Julia, Fondatrice de la Famille Spirituelle “L’Œuvre” nous interpelle également : “Nous devons être une Bénédiction. C’est notre mission”.
»Nous devons être une Bénédiction. C’est notre mission.«
Mère Julia
2. La Bénédiction du Christ
 
Dans l’Ancienne Alliance déjà, Dieu a manifesté ses bénédictions en événements étonnants : “la naissance d’Isaac, la sortie d’Egypte, le don de la Terre promise, l’élection de David, la présence de Dieu dans le temple, l’exil purificateur et le retour d’un ‘petit Reste’” (CEC 1081). Des bénédictions divines trouvent leur accomplissement dans l’Incarnation de Dieu et dans la venue de l’Esprit Saint : “Le Père est reconnu et adoré comme la Source et la Fin de toutes les bénédictions de la création et du salut; dans son Verbe, incarné, mort et ressuscité pour nous, Il nous comble de ses bénédictions, et par Lui Il répand en nos cœurs le Don qui contient tous les dons: l’Esprit Saint” (CEC 1082).
 
La bénédiction promise à Abraham se réalise dans la venue de Jésus Christ. C’est la raison pour laquelle Elisabeth proclame à Marie ces paroles magnifiques que nous répétons à chaque Ave Maria : “Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de ton sein” (Lc 1,42). Dieu a béni Marie de façon singulière : “Plus que toute autre personne créée, le Père l’a ‘bénie par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ’ (Ep 1,3)” (CEC 492). Elle a reçu par anticipation les grâces issues de la Résurrection de son fils.
 
Jésus Christ, son Fils, apporte à l’humanité la plénitude de la bénédiction divine perdue et refusée par le péché. La bénédiction et la vie vont de pair. Si Jésus dit de Lui-même : “Moi, Je suis venu pour que les brebis aient la vie et l’aient en abondance” (Jn 10,10), Il aurait également pu dire : “Je suis venu pour qu’ils aient la bénédiction en abondance”.
 
Les Evangiles nous montrent comment Jésus bénit les cinq pains et les deux poissons avant de les multiplier de façon miraculeuse (cf. Lc 9,14). Nous connaissons aussi la scène émouvante où Jésus prend les enfants dans ses bras, leur impose les mains et les bénit (cf. Mc 10,13-16). Jésus fit don à ses apôtres de son bien le plus précieux, le Sacrement de son Corps et de son Sang, que nous pouvons commémorer chaque jour et plus spécialement le dimanche. Il prit du pain et du vin, les bénit et les leur donna en disant : “Prenez, ceci est mon Corps. Ceci est mon Sang” (cf. Mc 14,22.24).